Le congrès des notaires qui s’est tenu à Nice en fin de semaine dernière a été un premier beau moment de travail en commun et de retrouvailles pour ceux qui ont pu s’y rendre.
Le thème traité : » le numérique, l’Homme et le droit » était indispensable, urgent et inévitable. Nous ressentons bien que nous sommes en train de passer d’un monde à un autre, depuis quelques années maintenant. Nous changeons de paradigmes et de pratiques, ce qui relevait de la science fiction devient une réalité et entre dans les mœurs, l’isolement du confinement ayant amplifié fortement l’usage des outils digitaux et de dématérialisation.
Blockchain, smart contracts, chatbot, cryptomonnaie, IA, deep learning, big data, actifs numériques et données personnelles, identification numérique et metavers…si le langage change, c’est bien que la pensée évolue également, mais ces nouveaux outils ne doivent pas devenir les maîtres. Le notariat, rigoureux et précis, apprend à les appréhender, à les manier, à s’en saisir pour faciliter l’exercice du service qui est au cœur de son activité : sécuriser la relation juridique et œuvrer pour son harmonie et la paix sociale que cela contribue à apporter.
Outre les outils numériques, l’être humain a lui-même été bouleversé depuis l’année dernière : la relation à l’autre s’est dématérialisée et si la visioconférence nous a permis de conserver un lien, imprégnant soudainement cet outil d’un affect précieux auquel se sont attachés nombre d’entre nous, les plus récalcitrants ou maladroits y découvrant une solution plus facile qu’ils ne le pensaient pour continuer à être en relation avec leurs proches devenus si intouchables.
Le mode-même de notre travail, s’en est trouvé transformé : adaptation oblige. Le télétravail, le roulement de présences, la dématérialisation pour communiquer les documents, la visioconférence… la solitude parfois, des notaires comme des collaborateurs, se retrouvant seuls dans leur bureau improvisé ou dans leurs locaux désertés.
Et pourtant la profession a traversé la crise sanitaire, ne baissant pas les bras, pro-active, volontaire, s’adaptant : résiliente, elle a suivi son étoile.
C’est un chapitre supplémentaire au journal de la recherche du bonheur, une épreuve maîtresse au cours de cette quête vers le sens de nos existences. Quels enseignements en tirer ? Quelle valeur accorder à ce qui, hier, semblait nécessaire et qui, aujourd’hui, peut paraître futile ? Quel est l’ordre de nos priorités désormais ?
Notre profession peut-elle nous apporter du sens ? Peut-on en tirer une énergie qui nous serve dans le reste de notre vie ? Est-elle même une partie de notre vie ou seulement une parenthèse obligatoire, notre vie commençant seulement en refermant la porte de notre bureau le soir ?
Peut-on trouver le bonheur au travail ?
Renouer les uns avec les autres, pas seulement se revoir – puisque la visioconférence le permettait – mais réellement se retrouver : nous y aspirons tous, et aujourd’hui, quelques rais de lumière commencent à traverser cette épaisse couche d’obscurité que le virus fait planer au-dessus de nos têtes depuis l’année dernière.
Après Nice, continuez donc à suivre le rayon du jour et à longer la méditerranée, de la France à l’Italie, pour nous rejoindre à Florence, ville de la R(r)enaissance, et mêler les joies de l’esprit, de la réflexion, à celles de l’amitié.
Renseignez-vous, inscriptions encore possibles.